Tout savoir : connaissez-vous, vraiment, les IST ?
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Voici sur ce que vous devez savoir sur ces différentes infections.
VIH / SIDA
Définition : c'est l'IST la plus connue, qui peut être à l'origine du SIDA. Le VIH (Virus de l'Immunodéficience Humaine) s'attaque aux cellules du système immunutaires (les globules blancs), ce qui affaiblie les défenses de la personne.
Transmission : la transmission du virus s'effectue entre les liquides biologiques de la personne contaminée (sang, lait maternel, sperme, sécrétions vaginales / anales) et les muqueuses d'une autre personne (plaies, pénis, vagin, anus)
Prise en charge : aujourd'hui on peut vivre avec le virus, avec une espérance de vie comparable à celle de la population générale. Il existe, en effet, un traitement par voie orale permettant de réduire le nombre de virus dans l'organisme, voire de le rendre indétectable. Être indétectable permet d'être intransmissible.
Prévention : le port du préservatif interne ou externe permet de se protéger efficacement de l'infection. Il est également possible de prendre le traitement dit "PrEP" (Prophylaxie Pré-Exposition) pour les personnes pouvant être régulièrement exposées au virus. Ce médicament permet d'éviter le risque de transmission du VIH.
L'utilisation de matériel propre, stérile et à usage unique reste nécessaire chez les usagers de drogue.
Les Hépatites
Définition : les hépatites sont des maladies liées à des virus, responsables de l'inflammation du foie. Vous le savez sûrement, il existe 5 hépatites différentes : de A à E. Toutes ne sont pas considérées comme des IST. Seule l'hépatite B, est d'ailleurs officiellement reconnue comme une IST. Et pourtant ... vous allez découvrir que 3 à 4 d'entre elles peuvent se transmettre lors de pratiques sexuelles.
Transmission : chaque hépatite à son propre mode de transmission. Nous choisissons ici d'apporter un éclairage sur celles qui sont à risque de transmission lors de relations sexuelles. Pour en savoir plus sur l'ensemble de ces maladies du foie, vous pouvez retrouver notre page consacrée : ici
- l'hépatite A : c'est une maladie qui se transmet habituellement via les aliments ou l'eau contaminés par le virus. On appelle cela la transmission oro-fécale. Dans certains cas, cette maladie peut être transmise lors de pratiques sexuelles, en présence d'un contact (direct ou indirect) entre l'anus et la bouche ;
- l'hépatite B : elle se transmet lors de rapports sexuels non protégés ou via du sang contaminé (injections de drogues, partage d'objets de toilette ...). Il existe également un risque important de transmission de la mère à l'enfant, lors de l'accouchement, via le contact avec les sécrétions sexuelles et le sang. Ce mode de transmission reste rare, en France, puisque le dépistage maternel de la maladie est obligatoire. ;
- l'hépatite C : c'est une maladie qui se transmet par le sang : partage d'objets de toilette, partage de matériel pour injections de drogue et matériel pour sniff ... Parmi les facteurs de risque d'exposition au virus, on retrouve également les antécédents de transfusion ou de chirurgie lourde avant 1992. La transmission par voie sexuelle est plus rare, mais elle existe notamment en cas de présence de sang (rapport traumatique, présence de menstruations, sexe anal ...) ;
- l'hépatite D (ou Delta) : c'est une maladie qui ne peut vivre qu'en présence de l'hépatite B. Elle est donc concernée par les mêmes modes de transmission : le sang et les sécrétions sexuelles. Il s'agit alors d'une double contamination : les deux hépatites sont transmises au même moment ; ou d'une surcontamination : l'hépatite B a déjà été transmise par le passé et, alors d'une nouvelle prise de risque, on contracte l'hépatite D en plus.
Prise en charge : chaque hépatite a son propre mode de prise en charge puisque, si toutes les maladies font partie d'une même famille, elles sont pour autant bien différentes.
- l'hépatite A : cette maladie est, généralement, de résolution spontanée. Le corps parvient à éliminer seul le virus, sans avoir besoin d'un traitement médical. Le contact avec cette maladie confère une immunité post-guérison au patient ;
- l'hépatite B : l'hépatite B existe sous forme aiguë (dans les 6 mois suivant la contamination) et peut, dans certains cas, être de résolution spontanée : le corps élimine seul le virus. En cas de guérison spontanée du virus, le patient bénéficie alors d'une immunité post-guérison. Sous sa forme dite chronique, au-delà de 6 mois après la contamination, il faut effectuer une surveillance rapprochée du patient. Il n'existe, à ce jour, pas de traitement permettant de guérir l'hépatite B. Il existe cependant un traitement, comparable au VIH, permettant de bloquer la réplication du virus ;
- l'hépatite C : il existe aujourd'hui un traitement efficace permettant de guérir le patient à 98%. Ce traitement est composé de deux alternatives, toutes deux par voie orale : 3cp en une prise pendant 8 semaines ou 1cp pendant 12 semaines. Une surveillance de la charge virale (nombre de virus dans le sang) s'effectue trois mois après la fin du traitement afin d'établir la guérison du patient. Attention, une guérison de l'hépatite C n'empêche pas une future recontamination, en cas de nouvelle prise de risque ;
- l'hépatite D : l'hépatite delta ne se guérit pas. Un traitement peut être proposé au patient, sous forme d'injection sous-cutanée, afin de bloquer la réplication du virus. Cela est à évaluer directement auprès de son hépatologue.
Prévention : le port du préservatif interne ou externe est le meilleur allié pour lutter contre l'infection aux hépatites. La vaccination est également un allié important, dans le cadre de l'hépatite A et de l'hépatite B -donc D- puisque un vaccin, sûr et efficace, existe pour chacune de ces maladies. Rappelons que la vaccination contre l'hépatite B est obligatoire en France, chez les enfants nés depuis 2018. L'utilisation de matériel propre, stérile et à usage unique reste nécessaire chez les usagers de drogue.
Syphilis
Définition : c'est une IST très contagieuse causée par la bactérie treponoma pallidum (ou tréponème pâle). Elle est plus facilement diagnostiquée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes. On distingue deux principaux stades dans la maladie : syphilis primaire et syphilis secondaire.
Transmission : la syphilis se transmet essentiellement lors de rapports sexuels non protégés (vaginaux, anaux ou oraux-génitaux), ou par contact direct avec le chancre (ulcération) ou les lésions cutanées. Un risque de transmission existe également de la mère à l'enfant lors d'une grossesse, via un passage transplacentaire ou lors de l'accouchement. Ce mode de transmission reste rare en France, puisque le dépistage maternel de la maladie est obligatoire.
Prise en charge : le traitement de la maladie repose sur un antibiotique, généralement sous forme "retard" (libération progressive). La durée du traitement dépend du stade d'évolution de la maladie. Il est nécessaire de dépister le plus précocement possible cette maladie, qui peut devenir chronique en l'absence de traitement.
Prévention : le port du préservatif interne ou externe est le meilleur allié pour lutter contre l'infection à la syphilis.
Chamydia :
Définition : c'est probablement l'IST la plus fréquente. Les chlamydioses sont liées à une bactérie provoquant une infection uro-génitale ou ano-rectacle. La contamination par la bactérie passe souvent inaperçue car il n'y a que peu, voire pas, de symptômes.
Transmission : la transmission s'effectue principalement lors d'un rapport sexuel non protégé, par pénétration vaginale ou anale. Elle peut également se transmettre lors d'un simple contact peau lésée / peau saine, en l'absence de pénétration.
Prise en charge : aujourd'hui on traite facilement une infection Chlamydia avec un antibiotique à prendre pendant quelques jours. Il est important de traiter son partenaire actuel et / ou récent afin d'éviter la réinfection par la bactérie.
Prévention : le port du préservatif interne ou externe est le meilleur allié pour lutter contre l'infection aux chlamydiae.
HPV / Papillomavirus Humain
Définition : les papillomavirus humain (HPV) sont des virus, très contagieux, infectant la peau et les muqueuses (zones intimes et sphère ORL). Il en existe près de 200, dont environ 40 pouvant infecter les organes génitaux des hommes et des femmes. On estime qu'environ 80% des hommes et femmes seront concernés par une souche de papillomavirus au moins une fois dans leur vie.
Transmission : la transmission se fait lors de contact entre muqueuses (contacts intimes, rapports sexuels avec ou sans pénétration). Tout le monde peut être exposé à une infection HPV, à n'importe quel moment de sa vie sexuelle, quel que soit son genre ou son attirance.
Prise en charge : l'infection aux papillomavirus passe, le plus souvent, inaperçue. Dans environ 90% des cas, le virus est éliminé spontanément par notre système immunitaire. Dans environ 10% des cas, l'infection persiste et peut avoir des conséquences graves : condylomes, lésions pré-cancéreuses, cancer ... A ce jour, il n'existe pas de traitement pour éliminer le virus, on peut néanmoins traiter ses symptômes et ses conséquences.
Prévention : le port du préservatif interne ou externe est un moyen de prévention efficace même si, contrairement à d'autres IST, il n'est pas fiable à 100% car il ne couvre pas intégralement les zones de contact sexuel. Aujourd'hui la vaccination est donc le moyen le plus efficace pour se protéger de l'infection et de ses conséquences potentiellement graves. La vaccination, deux doses, est recommandée chez les filles et les garçons, entre 11 et 14 ans. Elle peut être proposée en rattrapage jusqu'à 19 ans, en trois doses.
Herpès
Définition : c'est une IST très contagieuse causée par un virus. Après la primo-infection, le virus à herpès s'installe dans l'organisme et y "dort". Il se manifestera à nouveau lors de différentes pousées évoluant en plaies localisées sur les organes sexuels, ou autour de la bouche. On distingue deux types d'infection à herprès : VHS-1 responsable principalement d'infections sur la bouche (bouton de fièvre) et VHS-2 responsable des infections génitales. C'est le VHS-2 qui est considéré comme une IST.
Transmission : l'herpès se transmet lors de contacts directs avec la région infectée (parties génitales, bouche). Dans certains cas, on peut retrouver une transmission chez le nouveau-né lors de l'accouchement. Le virus peut être transmis en l'absence de symptômes et à partir d'une peau d'apprence normale.
Prise en charge : l'herpès ne se guérit pas. Les traitements permettent d'atténuer les poussées et de soulager les symptômes mais c'est une maladie dont on reste porteur à vie.
Prévention : le port du préservatif interne ou externe est le meilleur allié pour lutter contre l'infection à l'herpès. Il permet de prévenir le risque de transmission même s'il n'offre pas une protection totale.
Gonorrhée
Définition : C'est une IST transmissible, courante, causée par une bactérie appelée Neisseria gonorrhoeae. Elle est aussi connue sous le nom de "chaude-pisse". Cette infection bactérienne est en nette progression ces dernières années et devient, de plus en plus, résistante aux antibiotiques.
Transmission : la gonorrhée se transmet habituellement lors de rapports sexuels vaginaux, anaux ou oraux. Elle peut également se transmettre par contact indirect : sextoys, caresses sexuelles et lors de l'accouchement.
Prise en charge : l'infection par gonorrhée se traite par des antibiotiques, appelés céphalosporines. Il est important de traiter rapidement une infection gonorrhée qui peut, à terme, entraîner une infertilité chez les femmes et, plus rarement, chez les hommes. En l'absence de traitement, l'infection peut se propager, via le sang, et infecter d'autres parties du corps. Le traitement de l'infection par gonorrhée n'empêche pas une recontamination future.
Prévention : le port du préservatif, interne ou externe, reste le moyen le plus sûr de réduire le risque d'exposition, même s'il n'offre pas une protection totale.
Trichomonas
Définition : la trichomonase est une infection due à un parasite appelé Trichomonas Vaginalis. Cette infection, souvent asymptomatique, est responsable d'inflammation pelvienne chez les femmes (vaginite), et d'inflammation de l'épididyme et / ou de la prostate chez les hommes.
Transmission : le parasite se transmet essentiellement lors de rapports sexuels non protégés, qu'ils soient vaginaux, anaux ou oraux. Une contamination peut également être observée suite au contact avec des tissus contaminés (draps, serviettes, sous-vêtements), le parasite pouvant survivre plusieurs heures sur un tissu.
Prise en charge : l'infection à Trichomonase se traite facilement par la prise d'antiparasitaire par voie orale. Il peut être monodose ou à prendre sur 7 jours.
Prévention : la Trichomonase est une maladie évitable. Le port du préservatif, interne ou externe, reste le moyen le plus sûr de réduire le risque d'exposition.
Sources utilisées pour la construction de l'article :
https://www.has-sante.fr/
https://www.who.int/fr
https://www.ameli.fr/gironde/assure
https://www.cancer.fr/
https://questionsexualite.fr/
https://depistage.be/