A l’occasion de la semaine de la vaccination, l’équipe de BMSHV a souhaité faire un zoom sur le vaccin contre l’hépatite B. Ce vaccin marque un tournant dans le monde de la santé, même s’il a pu être controversé.
Le vaccin contre l'hépatite B, de l'innovation à la polémique
- dans Actualités BMSHV

Un peu d’histoire
Le vaccin contre l’hépatite B a été découvert au printemps 1975 par Philippe Maupas et son équipe.
Après avoir étudié de multiples sujets comme la microbiologie, l’immunologie, la sérologie, etc., Philippe Maupas s’intéresse plus particulièrement au virus de l’hépatite B (VHB) et finit par découvrir le vaccin contre l’hépatite B.
Après cette belle découverte, il continue son travail acharné pour réussir à produire le vaccin de manière industrielle, et c’est en 1980 que son vaccin est mis en vente par l’institut Pasteur sous le nom de Hevac B Pasteur®. Et, depuis 1982, plus d’un milliard de doses ont été administrées dans le monde.
*Source : PATRIMOINE - Philippe Maupas et l'invention du vaccin contre l'hépatite B
Il y a quoi dans ce vaccin ?
Le vaccin contre l’hépatite B est un vaccin inactivé, c’est-à-dire que l’on injecte dans le corps le virus mais ce dernier a perdu tout pouvoir infectant. Il faut donc se rassurer, il n’y a aucun risque de contracter l’hépatite B suite à la vaccination contre celle-ci.
Il existe plusieurs types de vaccins contre l’hépatite B, combinés à d’autres souches ou non :
- Le vaccin monovalent (EngerixB® ou HBVAXPRO®) : qui ne contient que la souche de l’hépatite B ;
- Le vaccin bivalent (Twinrix® Adulte) : qui contient la souche de l’hépatite A et B. Il est souvent utilisé pour les adultes et adolescents ;
- Le vaccin hexavalent (Hexyion® ou Infanrix Hexa® ou Vaxelis®) : qui contient 6 souches (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, méningite et hépatite B) et qui est utilisé pour les nourrissons, afin de limiter le nombre d’injections, déjà fréquentes à cet âge-là.
*Source : Hépatite B | Vaccination Info Service
Et il sert à quoi ce vaccin ?
Le vaccin permet de se protéger efficacement et durablement contre l’infection par l’hépatite B.
En effet, l’injection du virus inactivé permet un premier contact avec le virus sans risque d’infection par celui-ci. Ainsi, le corps produit ses propres anticorps protecteurs (Ac anti-Hbs) et garde en mémoire la façon de les produire.
Donc après un schéma vaccinal complet, on peut dire que l’on est immunisé contre le virus. Cela signifie que si l’on se trouve en contact avec le « vrai » virus. Le corps sera alors en capacité de fabriquer de nouveau les anticorps et sera capable de se défendre contre le virus de l’hépatite B. Celui-ci ne pourra pas se développer, ni s’installer dans le corps.
Comment sait-on qu’on est immunisé ?
Pour savoir si l’on est immunisé contre le virus de l’hépatite B, il est nécessaire de faire une prise de sang à la recherche des Anticorps anti-HBs. Pour obtenir une ordonnance, vous pouvez vous rapprocher de votre médecin traitant ou vous rendre ICI pour plus d’informations.
Si ces anticorps sont positifs cela signifiera que vous avez acquis une immunité contre le virus.
Cette immunité est acquise soit parce que vous avez un schéma vaccinal complet, soit parce que vous avez déjà été en contact avec le virus et vous avez guéri tout seul.
Et oui, il est possible de guérir spontanément face au virus de l’hépatite B, mais ce n’est pas le cas pour la majorité d’entre nous. D’où l’importance de la vaccination.
Les recommandations
La vaccination a largement montré son efficacité puisqu’aujourd’hui la France apparait comme un pays à faible endémie contrairement aux pays d’Afrique et d’Asie.
En effet, dans les années 90, une vaste campagne de vaccination a vu le jour ayant conduit à un grand nombre personnes vaccinées.
Aujourd’hui, la vaccination a démontré son efficacité, aucun effet secondaire grave n’a été rapporté et elle est très bien tolérée par les nourrissons, c’est pour cela qu’elle est devenue obligatoire en France pour les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018. Avant cette date, elle était fortement recommandée pour ces derniers.
Dans le cas où le vaccin n’aurait pas été fait, il est recommandé en rattrapage chez les enfants et adolescents jusqu’à 15 ans, ainsi que pour les personnes avec un risque important d’exposition au virus.
Pour en savoir plus vous pouvez vous rendre ICI ou prendre rendez-vous avec votre médecin traitant qui saura vous orienter.
Schéma vaccinal :
- Chez le nourrisson : 3 doses réparties à l’âge de 2 mois, 4 mois et 11 mois.
- En rattrapage : 3 doses qui seront administrées selon un certain intervalle.
- Chez les nourrissons dont la mère est porteuse du virus : vaccin à la naissance, associé à des immunoglobulines spécifiques, puis un rappel à 1 et 6 mois
Calendrier vaccinal 2024


*Source : Hépatite B | Vaccination Info Service
La polémique sur le vaccin
Dans les années 90, alors que la campagne de vaccination contre l’hépatite B bat son plein en France, des cas de Sclérose En Plaques (SEP) sont rapportés suite à l’administration du vaccin. Les interrogations se multiplient quant à un possible lien entre le vaccin et l’apparition de la SEP, ce qui est largement médiatisé. S’en suit un arrêt de la vaccination contre l’hépatite B pour une partie de la population, malgré le manque de données scientifiques à ce sujet et le fait que la polémique soit limitée à la France.
Depuis, plusieurs études scientifiques ont été réalisées et aucune d’entre elles n’a réussi à démontrer un lien clair entre le vaccin contre le VHB et l’apparition de la SEP.
Alors est ce qu’on peut l’expliquer cette polémique ?
Plusieurs éléments peuvent la justifier sans pour autant la confirmer scientifiquement.
Notons qu’à cette époque la vaccination a été proposée à une grande partie de la population, notamment à des personnes se trouvant dans la tranche d’âge où la fréquence d’apparition de la SEP est plus élevée.
Aussi, à cette même période, la SEP a été inscrite dans la liste des ALD (Affections Longues Durées), amenant plus de déclarations de cette maladie, et une impression d’augmentation du nombre de cas.
Selon plusieurs sources, le lien entre le vaccin et l’apparition de la SEP serait donc plutôt de l’ordre de la coïncidence.
Soyons donc rassurés, à ce jour, il n’existe pas de contre-indication à la vaccination en cas de SEP ou d’antécédents familiaux de SEP.
Si vous souhaitez en savoir plus, à ce sujet, rendez-vous ICI et ICI